Comment ça, un lagon en Islande ? Robert. Mettons. Mettons qu’il y a techniquement mensonge sur l’appellation. Mais au fond, au final, la promesse exotique est totalement satisfaite. « Personnellement, la période que je préfère pour me baigner dans le Blue Lagoon, c’est le plein hiver. Alliée aux sels minéraux et aux algues, la silice se révèle bénéfique pour la peau, voilà ce que constatent vite les baigneurs, qui se font passer le mot. L’eau du Blue Lagoon ferait même carrément des miracles face au psoriasis, cette dermatose qui se manifeste par des lésions rouges, irritées, squameuses. Dès lors, s’amorce une exploitation croissante. Une première « piscine » ouvre en 1987. Sept ans plus tard, une « Clinique du psoriasis » lui est adjointe, reconnue par le ministère islandais de la Santé. « Nous avons comme l’ensemble des entreprises islandaises, fait les frais du crack financier, tempère Edda Gísladóttir. A cause de la dévaluation de la couronne, nous avons dû procéder à des licenciements, resserrer au maximum les coûts.
L’effet est décuplé par des allers-retours entre le bassin et les saunas, qui achèvent de transformer la pile électrique en loukoum au regard d’illuminé. Après, donc, il faut redescendre. Se coller à un réservoir de silice est une solution de transition : il y fait plus chaud que dans le reste du bassin. Siroter un drink dans l’eau est aussi possible, grâce au bar à portée de baigneur. Des salles de repos sont également à disposition, toujours avec vue sur le lagon. Ensuite, douche dans des vestiaires impeccables, détour éventuel par des boutiques chérotes, où trônent évidemment les produits Blue Lagoon, au packaging blanc médical comme pour nier que non, non, tout ça n’est pas que du luxe pour nantis. Mais force est de reconnaître que le soir même, le psoriasis avait momentanément rebroussé chemin, blanchi sous la silice. Gratuit pour les enfants. Le complexe est ouvert toute l’année sans interruption, de 10 h à 20 h du 1er septembre au 31 mai, de 9 h à 21 h du 1er juin au 31 août. On peut y manger, s’y prélasser, mais pas y dormir. ’hébergement est réservé en priorité aux patients, a des chambres libres (entre 130 € et 220 € euros la chambre double). Une solution de repli existe, avec l’hôtel restaurant Northern Light Inn, à cinq minutes en voiture de là : entre 140 et 190 €, la chambre double (rens. Outre la cure, qui allie bains, soins UVB, suivi médical, utilisation de produits Blue Lagoon, le prix recouvre un hébergement en pension complète. ’œil à la centrale géothermique d’où proviennent les eaux. Apparition surréaliste, nimbée de vapeurs. Un peu plus loin, l’ancienne base militaire de Keflavik est assez étonnante, immense labyrinthe qui mêle habitations ou hangars. La côte entre Sandgerdi et Grindavik recèle son lot de paysages saisissants avec océan Atlantique possiblement agité. Très recommandé, à une heure à l’ouest en voiture, le sublime lac de Keifarvatn.
Mais bon, la fréquentation ne s’est pas démentie : 90% des touristes qui visitent notre pays font au moins une fois halte ici, et les touristes constituent 80% de notre clientèle. Le détour vaut le coup, et le coût, au moins pour la découverte, il faudrait être mauvais coucheur, ou agoraphobe, ou misanthrope, pour assurer le contraire. L’architecture, pour commencer, est, dans le genre chic, plutôt discrète, épurée. « La volonté de préserver le site, la nécessité que le complexe se fonde dans la nature et utilise des matériaux typiquement islandais, ont guidé le projet », explique le guide Edda. Feuille de route respectée à 100%, par Sigrídur Sigbórsdóttir, du cabinet VA Arkiteks : avant le parking, l’ensemble est à peine discernable. « lave du Diable » (Evil lava) car rugueuse et difficile à percer. Elle a d’ailleurs posé des problèmes quasi insurmontables lors de la création du restaurant (opportunément nommé Lava restaurant), au point que l’équipe s’est dit que le projet devait contrarier des elfes. ». Et on peut y déjeuner très correctement façon buffet, pour moins de 20 euros – priorité aux produits locaux : hareng, baleine, mouton, mais les végétariens trouvent aussi leur compte. Il est précisé que l’accès est autorisé aux personnes en peignoirs, louables sur place (9 euros). Encore faut-il avoir le courage de s’extraire des 40° de l’eau laiteuse à se prendre pour Cléôpatre. Glisser dedans est un délice, compte tenu d’une température extérieure qui tutoie en ce mois de juillet les 14°. Et puis, vient la béatitude certes annoncée mais à laquelle on n’était pas forcé de croire. A peine quelques picotements initiaux, sans doute dus à une peau atopique, et hop, une langueur gagne peu à peu l’homo urbanus censément tendu comme une arbalète. Qui après quelque hésitation, finit par s’enduire, comme recommandé, le visage de la fameuse silice non seulement présente dans l’eau mais aussi sous forme de pâte blanche, dans des seaux en bois. Elle donne l’air de participants à une cérémonie vaudoue, mais aussi, est-il assuré, une mine éclatante in fine. Dix minutes de séchage, rinçage à l’eau du Blue Lagoon : effectivement, la joue ressort rose, et douce.
Nous marchons un peu au bord des falaises situées non loin du phare. Celles-ci ont été investies par les Mouettes tridactyles qui y ont fait leur nid. Etant donné le temps exécrable, nous décidons de retourner au Blue Lagoon, puisque nous sommes tous les deux très fans de bains thermaux en général. Après un petit saut à notre hébergement pour y déjeuner, nous voilà à nouveau dans l’eau du Blue Lagoon. Aujourd’hui, il y a un vent glacial qui nous force à nous réfugier derrière les monticules de rochers. Pour diner, nous tentons un joli restaurant à Grindavík même, mais malheureusement, celui-ci est complet (il s’agit du Salthúsið ; intérieur tout en bois). Finalement, nous dinons dans un fast-food, « Lukku Láki » (banal et pas cher ; ambiance bar). Puis nous rentrons à notre hébergement pour préparer nos sacs, puisque le retour en France est prévu pour le lendemain ! Dépenses de la journée : 30 EUR/pers. Réveil à 4h10 du matin et petit déjeuner « self » à notre hébergement. Nous sommes à 28 km de l’aéroport de Keflavík. Nous rendons notre 4×4, après avoir fait le plein d’essence.
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